Série Palindromes turbulents,
"La danse de Lysistrata",
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Je peins comme je danse.

Les racines de ma peinture, ce sont les mouvements de la danse. Ma technique picturale évolue, elle suit les mouvements nouveaux que j’ai crée dans mon travail d’improvisation en danse. Comme si je reconstruisais ce que je déconstruis dans le mouvement. Cela repose sur un principe d’isolation que j’applique indifféremment au mouvement, à l’espace, au plan*, à la profondeur ou encore à la conception du vide et du plein. J’agence ensuite tous ces éléments, les uns avec les autres dans des variations aux combinaisons infinies.

Le hasard, peut-être, mais toujours maîtrisé par des choix volontaires. Ainsi, c’est la forme qui produit du sens, la forme soumise aux strictes exigences de ma conscience. Pour s’exprimer, elle doit obéir, comme toute création, à certaines contraintes ; moi, j’ai donné à l’eau ce rôle, l’eau qui dans ma peinture doit révéler les éléments en construction ; ce sont les prémisses de la figuration (comme exemple dans ma série "Palindromes turbulents", "La danse de Lysistrata")

Je travaille mes tableaux sur des constructions en bois d’épaisseurs variables, carrés ou rectangulaires, parfois à double face, coulissant, et même avec des éléments mobiles. Les tableaux sont à suspendre, à poser au sol, j’aime qu’on les manipule. Et ce que je préfère, c’est de choisir des diptyques ou des triptyques. Et ma peinture, souvent acrylique, dépasse les surfaces planes, couvre même les tranches du tableau, ma peinture prend toute l’ampleur du mouvement.

Alors je danse comme je peins.
* le plan originel, en général rectangulaire ou carré, et donc composé de lignes horizontales et verticales qui le délimitent, est comme être vivant que l’artiste 'féconde' et dont il sent la 'respiration'. Point et ligne sur plan, Wassily Kandinsky